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19 novembre 2022
au café “les égarés”
des dents s'effacent
et des mots fleurissent;
le patron rêve en Yakuza.
un homme petit, promène
au dos de son manteau,
en lettres blanches brodées,
Mustang.
sous main matrone
valsent torchons et sèchent verres;
sur le haut d'une étagère,
deux poissons vivants observent.
en bout de comptoir
et d'une manche retroussée,
dépasse un nu d'avant bras,
et griffures et pansements
au guichet à gratter,
les espoirs sont patients
et les avions,
et les petits enfants.
le sol est blanc-balai.
côté frigo, rouge-lino;
il se brise en craquelures.
au mur et sur écrans,
amigo coche cases,
Luciani lance grenade.
27 octobre 2022
de quel pays la cadence,
de cales ou de tréfonds ?
au matin petit,
nous voilà charbon
avec nos pas, nos bras
et nos lèvres pendantes.
les tapis volent,
et sifflent les aiguillages.
ils invitent voyages.
enfin, machine exhorte.
une coque de noix passe,
gréement de papier,
nous y jetons à la va vite,
des rêves petits , des regards chauds;
un geste de la main.
on la voit qui vogue encore;
mais à l'aiguillage sifflant,
au virage suivant,
la coquille de noix est tue
sous les pas
de soldats à casques d'or.
au virage suivant,
la voilà tue,
la voilà pas.
27 octobre
sourcils épais,
craquelures,
et mains de terre,
au bout des mottes,
les doigts.
ça chante ivresse dans les champs,
ça parle langues et sueurs,
lointains et mers d'Islande,
et tatouages salés et enfant oublié,
et ça dit
jupons et jurons,
poésies de gros mots,
genoux et bas de dos.
et ça silence aussi,
ça silence à zénith.
nos vins auront à dire,
à dire et à valser.
25 août 2022
plaines tant pis ;
des yeux vieux n'auront su
vaste, grand large,
dire poussières,
n'auront su, non plus,
dos tourné,
offrir mots grand angle,
sauf maquiller Chamane
de boues et de sables,
le visage ou le front.
plaines tant pis ;
des yeux vieux n'auront pu
désir avouer de goûter
du corps et des épaules
entre pierres là,
sables goûter,
n'auront pu dire
au creux, au vide
dire, au creux
Hosanna,
Hosanna !
plaines tant pis ;
des yeux gris n'auront su louer
souffles battants,
n'auront su louer
au levé, au couchant,
herbes pauvres et or,
courant
ton dos de plaines tant pis.
non n'auront su.
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31 mai 2022
Mains plongées en mottes,
fleurs fanées par brassées,
vous n'aurez aujourd'hui,
mesdames à vos ongles pétales.
Sachez-le, sous soleils,
fronts perlants,
nous fleurissons fantômes,
d'entiers champs de juillet.
À cueillir bas et goûter terres,
nos doigts et nos mains noirs,
fermes empoignent coroles et fenaisons,
emplissent corbeilles de myriades.
Les feuilles craquent,
les fleurs abdiquent ;
les voilà qui volent en poussières.
Mains plongées en mottes,
fleurs fanées par brassées,
vous n'aurez aujourd'hui
Mesdames
28 février 2022
j'ai vu
corps et consciences,
Ô grâce
s'ébrouer
J'ai vu,
chants souples
et amples mélodies
à sueur louer,
liberté, liberté chérie.
Des masques et des peaux,
de plumes et de poils,
Chamanes !
à terre choir
et battre poussières,
des animaux,
défiants, haletants
volants et trébuchants,
des corps d'hommes et de femmes,
des hurlants jouant de gravité,
dans la danse !
j'ai vu.
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13 février 2022
J'irai goûter,
corde lâchée,
Betelgeuses,
et demains-promesses
à l'horizon des houles d'hiver.
Au gré du corps,
rivages perdus,
à l'ample paysage,
j'irai,
nager en vaste,
puis à envie plonger;
coquille,
de crêtes en écumes,
aux larges bleus,
gris horizons
et verts opaques,
sur le dos j'irai;
en fétu d'homme,
de vagues à la merci,
engourdi,
j'irai nu et saoul,
de mon désir saoul,
demain te respirer;
à l'horizon des houles d'hiver,
tremblant j'irai,
louer lointains,
demains-jalons,
les temps compagnons.
Corde lâchée,
j'irai

7 février 2022
Dos rond,
paupières closes,
la Montréjeau-rideaux-tirés
brille aux petites heures
lumières de peu.
Au pied de l'hôtel,
d'un rien royaume,
chambres côté montagnes,
j'ai vu dans la pente vu,
cube à petites roues,
voiture de peu, rangée là.
Un père,
en décennies égaré,
et siècle aussi,
en fit le tour
et prit sans permis,
la place du pilote.
À droite, sur le trottoir,
petite fille,
bardas d'école sur le dos
et pantalon trop argenté,
trépignait,
d'impatience assurément.
Astronaute de peu,
elle attendait d'accéder
Ô joie,
au vaisseau du capitaine papa.
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9 janvier 2022
Le long des chemins,
à l'entre chien et loup,
mes arbres sans pitié,
vigiles alors
déjà se parent
de collants ou de gants
aux cuirs ajustés.
Les voilà sentinelles
à la tombée,
dos au ciel métal,
se courbant,
s'étirant,
se grandissant alors,
puis griffant à ton passage.
Rideau.
Nuit sans jour est née.
Aveugle,
elle s'amuse de tes bras
au devant tendus,
de tes yeux-vanités,
tout ouverts,
et là, sur ta droite,
deux-trois hiboux hou-houent.
Cette nuit apatride,
se joue de lumière.
Aube écailles.
En haut des bambous verts,
à gauche, timide,
l'air fredonne,
mais sur crêtes entonne,
il caracole,
il lave.
Et c'est au jour couperet,
sous Cers lumière,
et os de verre,
que se dévoilent alors,
de la terre,
les visions serpes,
arrogantes peut être !

28 décembre 2021
Ce soir je boirais à mal,
je boirais à trop,
à rock et à noir
et hurlerais
en loup Oméga
des notes fausses,
perdues
aux marges et aux lisières.
En loup pelé
j'irais déchiqueter
carcasses anonymes
vertes et cassées
à demi enterrées,
à demi sépulture,
en sauvage j'irais
et torse alcool.
À ivresse mauvaise
me vendrais,
mâchoires en terre
mains en racines,
croquer cailloux
à corne fendre,
en terre, en avenir
et poussières j'irais
En lisières interdites,
pâles nuits,
lumières tues
et feux intérieurs,
en fou pelé
dents élimées,
à mal je baverais
et à sol reviendrais.
11 décembre 2021
De nuit,
sur vitres
du frêle esquif
a tambouriné
pluie.
A tambouriné,
à la fenêtre
de ta chambre
trombe
Océan.
S'y est jetée eau,
de crêtes et de houles
voyageuse,
de nos sommeils.
curieuse.
Ma bonne amie,
au tiède esquif,
à la furieuse averse,
et sur éclisse droite,
abandonnée,
tu offres toscane,
image monochrome,
vivant vallon,
collines et hanches salées.
Cette nuit,
sur vitres
du frêle esquif,
ont tambouriné
pluies,
pluies
et trombes
océanes